Ralph Gibson mets ses photos en musique avec Vu Imprevu

Ce premier album, enregistré à New York sous la direction du producteur et ingénieur Chuck Zwicky, célèbre la rencontre rare entre l’œil et l’oreille, entre l’image et sa résonance.

L’aventure est née d’un dialogue continu entre Ralph Gibson et son galeriste parisien, Thierry Bigaignon. Ensemble, ils ont revisité des décennies de travail photographique pour en extraire quinze images — des icônes en noir et blanc qui ont jalonné sa carrière entre 1968 et 1990. Chaque photographie est devenue la matrice d’une pièce musicale : une traduction intime où la lumière s’entend autant qu’elle se voit.
Thierry Bigaignon, déjà gardien de l’œuvre visuelle de Ralph Gibson au sein de la Galerie Bigaignon,nous fait découvrir le talent de guitariste du photographe.

Sous la houlette experte de Chuck Zwicky, dont la sensibilité sonore a marqué des artistes aussi différents que Prince ou Jeff Beck, Gibson a façonné un univers minimaliste, presque suspendu. Sa guitare dialogue avec l'ambient, le silence, la respiration des arpèges dans un registre qui le relie aux musiques minimalistes.

En mêlant ses images à ses sons, Ralph Gibson ne change pas de médium ; il élargit le territoire de sa sensibilité. Vu, Imprévu est un prolongement naturel de sa photographie, une manière de faire vibrer la lumière autrement. L’album se déploie comme un carnet d’écoute du visible — un hommage au hasard, à la justesse du moment, à la beauté du détail.